Histoire

Histoire de Châteldon

Implanté à la confluence des vallées du Vauziron et du Chasserelle, le village de Châteldon tire son nom du latin médiéval Castrum Odonis qui deviendra plus tard « Chatel-Odon », c’est-à-dire le château d’Odon.

Sa première mention en 1200 nous apprend qu’il appartenait alors à la famille de Saint-Gérand, vassale des sires de Bourbons. C’est l’époque où on édifie une fortification autour du château et de sa basse-cour, dont l’actuel beffroi constituait l’unique porte d’entrée. Au cours des XIII° et XIV° siècles, le bourg semble avoir été un centre économique actif grâce à la présence d’industries coutelières et de tanneries le long du Vauziron, ainsi qu’à la tenue d’un marché hebdomadaire depuis l’autorisation accordée par le roi Philippe VI en 1344. En outre, Châteldon aurait bénéficié dès 1285 d’une charte de coutume, ce qui témoigne de sa relative importance.

Au milieu du XIV° siècle, face au climat d’insécurité et aux menaces de la Guerre de Cent Ans, Gilles II Aycelin de Montaigut lance la construction de la fortification autour du bourg. Celle-ci est renforcée par seize tours (dont certaines sont encore visibles aujourd’hui) et compte trois portes. En 1348, la peste, qui sévit partout en Europe, n’épargne pas Châteldon et décime sa population. Les habitants survivants auraient fui à Thiers emportant avec eux l’industrie coutelière.

Ce n’est qu’à partir du milieu du XV° siècle que la communauté urbaine reprend un nouveau souffle, ce que montrent les reconstructions de maisons à pans de bois comme la maison Sergentale ou l’ancienne pharmacie. La rue des Boucheries devient ainsi le principal lieu de concentration de l’activité commerciale. C’est également à cette période que l’église Saint-Sulpice est agrandie, et que s’installe à Châteldon une communauté de frères Cordeliers obéissant à la règle de Saint François.

Châteldon était alors un centre urbain assez important, ce qui confirme un vieux dicton « Chastel-Oudon, petite ville à grand renom ». Profitant de l’essor économique général, le bourg se développe au-delà des fortifications à partir du XVII° siècle (faubourg de l’Aire et de l’Ollière). Un couvent de religieuses Clarisses y est fondé en 1650. Cette période correspond également d’après plusieurs sources au développement de la vigne sur les coteaux. Le vin devient ainsi d’après le Dictionnaire Universel et Moderne de la France de 1726 « le principal revenu de Châteldon ». Témoins de ce passé viticole : les remarquables maisons de vignerons qui abritent aujourd’hui des gîtes de caractère.

Après la Révolution et la mort de Claude Douet, le dernier des barons de Châteldon, le village connaît au cours du XIX° siècle d’importantes opérations d’aménagements qui vont profondément modifier son aspect. Dans un souci de rationalisation de l’espace urbain, on décide du recouvrement du Chasserelle (1887), de la réhabilitation du bâti médiéval, de la destruction des fortifications et de la création de rues plus larges, que l’apparition et le développement de l’automobile vont encore accélérer. On ouvre à flanc de coteau la départementale 106 en direction de Puy-Guillaume.

Se conformant aux exigences de la III° République, Châteldon se dote de nouveaux équipements : mairie, école, pont à bascule, bains publics. A la suite de la mise en évidence par le docteur Desbrest des singulières propriétés des eaux gazeuses de la commune, on tente même d’y développer le thermalisme mondain avec la création d’un établissement de bains à proximité des sources. Trop proche de Vichy, il ne connaîtra pas le succès espéré mais l’eau de Châteldon a conservé sa renommée et continue d’être distribuée.

En 1931, le château devient la propriété de Pierre Laval, enfant du pays. Il appartient maintenant à la fondation de Chambrun, du nom du mari de Josée Laval, fille unique de l’ancien chef du gouvernement du Régime de Vichy.

Châteldon est aujourd’hui une petite cité où il fait bon vivre, fière de son patrimoine et regardant l’avenir avec confiance.

Le Blason

Sa description héraldique est : « De gueules au château à trois tours crénelées d’argent posé sur un mont du même mouvant de la pointe, le château chargé d’un écusson de sable, à trois têtes de lion arrachées d’or, lampassées de gueules, posées 2 et 1 ».

Il a été adopté le 2 décembre 1958 en référence à l’étymologie du nom de la commune et aux armoiries de la famille Aycelin.